Première étape du Tour du Rwanda, course cycliste la plus relevée du continent africain, ce dimanche 18 février. Parmi les têtes d’affiche de la course, Pierre Latour pour TotalEnergies, double champion de France du contre-la-montre, Merwahi Kudus, vainqueur du Tour du Rwanda en 2019 pour l’équipe nationale érythréenne, William Junior Lecerf de Soudal Quick-Step, étoile montante du cyclisme belge, mais surtout le quadruple champion du Tour du France, Chris Froome, de retour à Kigali pour la deuxième année consécutive. Un retour aux sources sur le continent africain pour ce mastodonte du cyclisme, Britannique d’origine kényane, qui est né et a grandi à Nairobi.
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De notre correspondante à Kigali,
RFI : Chris Froome, bonjour. C’est votre deuxième fois consécutive sur le Tour du Rwanda, pourquoi est-ce que vous avez décidé de revenir cette année ?
Chris Froome : C’est toujours un plaisir d’être ici. J’ai grandi en Afrique, pas loin d’ici au Kenya. Donc c’est un peu comme retourner chez moi, d’être ici en Afrique. C’est toujours un plaisir et c’est bon aussi pour la préparation des prochaines courses qui arrivent en Europe, parce qu’ici on a l’altitude et la chaleur qui aident aussi. C’est pas mal comme entraînement.
RFI : Un sentiment d’inachevé peut-être ?
Oui, bien sûr. L’année dernière, c’était une course difficile. C’est toujours une course difficile ici, donc oui c’est bien pour se préparer pour les prochaines courses.
RFI : Est-ce qu’il y a l’idée aussi derrière de se préparer pour les Mondiaux de Kigali en 2025, dans un an et demi ?
L’idée, c’est de voir les parcours et de comprendre un peu comment ça va être, ces Championnats du monde. Bien sûr, c’est en partie la raison de ma présence ici.
RFI : Vous les voyez comment justement, ces premiers Championnats du monde en Afrique ?
Ça sera énorme pour le cyclisme en Afrique, et pour le cyclisme au Rwanda aussi. À mon avis, dans les dix ou quinze prochaines années, on va voir beaucoup plus de coureurs africains qui vont venir dans le peloton professionnel en Europe. À mon avis, ça sera vraiment la prochaine étape pour le cyclisme.
RFI : Et pour vous justement, c’est aussi le retour à vos racines africaines. Qu’est-ce que ça vous apporte ?
Oui, ça me donne une sensation spéciale d’être ici. Pendant mon enfance au Kenya, je n’aurais jamais pu imaginer qu’une course professionnelle puisse se tenir ici en Afrique. C’est tellement beau à voir et aussi d’être ici.
RFI : Est-ce que vous pensez que vous avez un rôle à jouer dans le développement du cyclisme africain ?
Je suis toujours un ambassadeur pour le développement du cyclisme en Afrique, parce qu’à mon avis ils ont le talent. Il suffit juste de voir le niveau des athlètes au marathon par exemple. Ils sont au niveau de tout le monde. Donc à mon avis, ça peut également être le cas pour le cyclisme mais il faut des structures derrière pour aider au développement de la discipline.
RFI : Est-ce que vous pensez vous investir dans le développement du cyclisme africain après la fin de votre carrière ?
Oui bien sûr, j’ai déjà un projet au Kenya où on a déjà commencé à travailler mais ce n’est vraiment que le début pour le moment. On verra plus tard pour la question du développement.
RFI : Quand vous avez commencé votre carrière, ça vous paraissait crédible de voir comme aujourd’hui des coureurs africains se battre pour des victoires sur les plus grandes courses en Europe ?
Oui, c’est super. Ils sont les ambassadeurs du sport ici en Afrique. À mon avis, il y en aura beaucoup plus dans l’avenir.
RFI : Vous avez aujourd’hui 38 ans, combien de temps vous voyez-vous encore rouler ?
Je suis encore sous contrat pour deux ans, cette année et l’année prochaine. Pour le moment, c’est suffisant.
RFI : Et sur ces deux prochaines années, quels sont vos objectifs ?
Je voudrais retourner sur le Tour de France cette année et faire de mon mieux pour essayer de gagner une étape par exemple. Je sens que je ne suis pas encore fini et j’ai toujours de bonnes sensations sur le vélo. J’aime vraiment le travail, l’entraînement et la préparation. Pour le moment, j’ai la motivation de continuer.
RFI : Quel regard portez-vous sur les grands coureurs d’aujourd’hui ? Est-ce que vous auriez aimé vous battre il y a quelques années contre des coureurs comme Pogačar par exemple ?
Ils viennent d’une nouvelle génération beaucoup plus jeune, beaucoup plus explosive. C’est impressionnant, tous ces nouveaux coureurs sont vraiment tops.
RFI : Chris Froome, merci.
Merci à vous, merci.
Source du contenu: www.rfi.fr