On l’avait quitté dans une grande compétition internationale en pleurs, le 10 décembre 2022, dans le tunnel menant aux vestiaires du stade Al-Thumama, à Doha, au Qatar. Le Maroc venait d’éliminer le Portugal en quarts de finale de la Coupe du monde de football (1-0). Cristiano Ronaldo a beau être connu pour avoir la larme facile, il semblait inconsolable. Dans un entretien accordé au journaliste britannique Piers Morgan, avant le coup d’envoi du tournoi, l’attaquant, alors 37 ans bien tassés, avait évoqué la possibilité de raccrocher les crampons après le Mondial. Ce serait le cas « à 100 % », disait-il, en cas de victoire. Comprendre : s’il soulevait le seul trophée qui manque encore à son immense palmarès.
L’éventualité écartée sur le terrain, la séquence n’en avait pas moins des airs d’adieu en sélection pour l’un des meilleurs joueurs de la planète. Relégué sur le banc au coup d’envoi du match contre les Lions de l’Atlas, comme lors du précédent face à la Suisse, l’ancien pilier de la Seleçao était devenu cette figure du passé, dont l’ombre encombrante semblait nuire à l’éclosion d’une jeune génération talentueuse.
Le sentiment de fin de cycle avait été renforcé, cet hiver-là, par la fin houleuse de son aventure en club avec Manchester United et son départ pour l’Arabie saoudite et le club d’Al-Nassr. Pour la première fois depuis 2003, son nom était absent de la liste des nommés au Ballon d’or – une récompense qu’il a soulevée à cinq reprises.
Pourtant, Cristiano Ronaldo est toujours là, en capitaine, au moment où le Portugal démarre son championnat d’Europe des nations 2024 face à la République tchèque, mardi 18 juin, à Leipzig. Qu’importent donc son âge et son exil dans un championnat que personne, ou presque, ne connaissait.
Ce retour en grâce sous le maillot national, « CR7 » le doit à son sélectionneur. Arrivé sur le banc de la Seleçao, en janvier 2023, en remplacement de Fernando Santos, Roberto Martinez disposait d’une occasion en or de l’exfiltrer du groupe à peu de frais. Après tout, son prédécesseur avait déjà commis le crime de lèse-majesté en le laissant sur la touche lors du Mondial. Le Catalan décidera plutôt d’en refaire une pièce maîtresse du collectif.
Deuxième meilleur buteur des qualifications
« Il suffit de parler de ses statistiques », a simplement avancé le technicien espagnol, quand il a justifié la présence de l’attaquant dans le groupe retenu pour l’aventure outre-Rhin. Cette saison, Cristiano Ronaldo a trouvé les filets à 44 reprises en 45 matchs, toutes compétitions confondues, avec son club d’Al-Nassr.
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