Mohamed Salah semble imperturbable, à l’heure de disputer ce qui sera peut-être son dernier « Boxing Day » sous les couleurs de Liverpool. Jeudi 26 décembre, à 21 heures, les Reds accueillent Leicester, pour le compte de la Premier League, la première division du football anglais. Et c’est auréolé d’un nouveau record que l’attaquant égyptien de 32 ans foulera la pelouse d’Anfield : auteur d’un doublé et de deux passes décisives quatre jours plus tôt, lors du succès sans appel des siens face à Tottenham (3-6), il est devenu le premier joueur de l’histoire du championnat à atteindre le seuil symbolique des dix buts et dix passes décisives avant Noël – il en compte respectivement 15 et 11, meilleur total actuel dans les deux catégories.
Son avenir avec le club est néanmoins incertain. Son contrat prend fin en juin 2025 et il n’a, pour le moment, reçu aucune offre de prolongation. L’intéressé n’a pas fait mystère de son envie de continuer l’aventure sur les bords de la Mersey, même si la situation « n’est pas entre [ses] mains ». Recruté à l’été 2017 pour 42 millions d’euros, Mohamed Salah impressionne par sa régularité. Quatrième meilleur buteur de l’histoire de son club, il est aussi le 8e joueur le plus prolifique dans les annales de la Premier League, avec 172 réalisations en championnat (dont deux sous le maillot de Chelsea), à trois unités de Thierry Henry.
Dimanche 24 novembre, après un énième doublé offrant la victoire à son équipe, face à Southampton (2-3), Mohamed Salah, pourtant peu habitué à parler à la presse, a publiquement exprimé son mécontentement sur sa situation contractuelle. « Nous sommes presque en décembre et je n’ai pas encore reçu d’offres pour rester au club », a-t-il lancé froidement. Et de déplorer : « Je suis probablement plus proche d’un départ. »
L’un des joueurs les mieux payés d’Angleterre
Si cette sortie médiatique visait à faire réagir la direction des Reds, elle n’a pas manqué de susciter son lot de critiques outre-Manche. Dont celle de l’ancien défenseur des Scousers désormais consultant télévisé, Jamie Carragher, qui a qualifié « d’égoïste » le comportement de l’Egyptien, lors du « Monday Night Football », talk-show diffusé sur la chaîne britannique Sky Sports. « Tous les journalistes de Liverpool savent que Mo Salah a dû s’arrêter deux fois en zone mixte depuis son arrivée au club, il y a sept ans, rappelle le vainqueur de la Ligue des champions 2005. L’objectif est de remporter la Premier League, c’est plus important que n’importe quel joueur. »
Daniel Sturridge, qui a été l’équipier de Mohamed Salah chez les Reds lui a, à l’inverse, apporté son soutien : « C’est une question de respect. Il a marqué plus de 200 buts avec le club. Vous ne trouverez pas de joueur individuel à ce niveau d’efficacité. C’est très rare sur le marché. » Selon le tabloïd The Daily Mirror, des négociations seraient en cours pour un renouvellement de deux ans. Mais il n’y a toujours rien d’officiel.
« Si c’est un contrat de deux ans et qu’il demande beaucoup d’argent, il faut le payer », juge Daniel Sturridge, alors que Mohamed Salah dispose du troisième plus gros salaire du championnat anglais avec un montant annuel de 21,27 millions d’euros et que, pour certains observateurs du milieu, une revalorisation semble peu judicieuse compte tenu de son âge. « Je ne dis pas qu’il ne devrait pas avoir un contrat de deux ans, je ne dis pas qu’il ne devrait pas avoir un gros salaire, développe, de son côté, Jamie Carragher, mais ce dicton “donnez-lui ce qu’il veut”… Ce club n’est pas construit pour donner aux gens ce qu’ils veulent. »
Ce feuilleton qui divise en Angleterre n’est pas près de s’arrêter. Les supporteurs de Liverpool, qui surnomment leur attaquant vedette « le roi égyptien », souhaitent le voir rester en 2025. Ses performances sportives sont un argument de poids. Son contrat expirant dans six mois, Mohamed Salah peut, à partir du mercredi 1er janvier (jour de l’ouverture de la fenêtre des transferts), ouvrir des négociations avec d’autres équipes.
Manchester City plus que jamais en crise
Le Boxing Day n’a apporté aucun réconfort à Manchester City. Le vainqueur de six des sept derniers titres de Premier League, le championnat d’Angleterre, a été tenu en échec par le mal classé Everton (1-1), jeudi 26 décembre à domicile. L’équipe de Pep Guardiola ne sait plus comment gagner, ou presque. Depuis fin octobre, elle n’a remporté qu’une seule des treize rencontres qu’elle a disputées (contre trois nuls et neuf défaites) dans les différentes compétitions où elle a évolué.
Cet effondrement met non seulement fin à l’espoir d’un nouveau titre en Premier League, mais il devient inquiétant dans l’optique de la qualification pour la prochaine Ligue des champions. Au lendemain de Noël, la sixième place en championnat (28 points) des Citizens est sous la menace d’Aston Villa (7e, 28 points) et Newcastle (8e, 26 points), voire de Fulham et Brighton, 25 points chacun.
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