« Je ne viens pas aux Jeux pour faire de la figuration » : le gymnaste Samir Aït Saïd vise une médaille à Paris

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A 34 ans, l’unique gymnaste masculin français sélectionné dispute ses troisièmes Jeux olympiques. Il espère monter sur le podium au pied duquel il avait échoué à Tokyo, en 2021.

Dans quel état d’esprit abordez-vous les qualifications aux anneaux samedi 27 juillet ?

Je suis fier de faire les JO pour la troisième fois d’affilée et je me sens libéré. Il était inconcevable de louper les Jeux chez moi. J’ai 34 ans et je voulais pouvoir raconter, quand je serai plus vieux, que j’ai été de la partie. Mais je suis aussi triste pour mes copains de l’équipe de France, qui n’ont pas décroché leur qualification, et un peu gêné d’en parler avec eux.

Pourquoi l’équipe de France masculine, déjà absente des Jeux de Tokyo, ne s’est-elle pas qualifiée ?

Déjà, avant Tokyo [en 2021], on était dans un creux. On avait loupé la qualification en équipes de très peu, mais on était quand même trois qualifiés individuels par spécialités : moi [aux anneaux], Cyril Tommasone [au cheval d’arçons] et Loris Frasca [pour le concours général individuel]. Cette fois, je suis tout seul, alors que les Jeux sont à la maison. Il faut mettre les ego de côté chez les coachs comme chez les gyms et revoir notre système.

On s’est vraiment mangé une bonne claque, même si une belle relève se profile avec les juniors médaillés de bronze en équipes aux championnats d’Europe en mai, Anthony Mansard en or [concours général et barre fixe] et en argent [sol et barres parallèles] et Alan Moullec en bronze [sol].

Votre propre qualification a été un chemin de croix…

Cette année a été particulière et très compliquée. Je suis allé chercher ma « qualif » individuelle aux anneaux lors des quatre tournois sélectifs de Coupe du monde, dont les trois meilleurs résultats comptaient, et pendant lesquels j’ai été très régulier. Je ne la dois qu’à moi-même et à mon staff. Le niveau est tellement relevé que je n’avais pas droit à l’erreur, mais j’étais sûr que j’en étais capable. Beaucoup de gens n’y croyaient pas, et, s’ils ne me l’ont pas dit en face, je l’ai su et ça fait toujours mal. Mais je me suis nourri de personnes proches qui me poussent vers la réussite. Le directeur technique national [Kévin Rabaud] m’a toujours soutenu.

En 2021, entre les qualifications et la finale des anneaux des JO de Tokyo, vous vous faites une déchirure au biceps qui vous prive de podium, qu’est-il arrivé ?

On n’a pas bien géré le temps entre les qualifications et la finale, et je me suis blessé. Je n’ai même pas pu m’échauffer et j’ai fait la finale avec un bras et demi en sachant que c’était mort pour la médaille. Ça a été un traumatisme pour moi comme pour mon coach [Rodolphe Bouché, qui le coachait depuis 2015], qui, ensuite, n’a plus cru trop en moi. Pour être sûr d’être complètement guéri, j’ai fait une pause d’un an et demi, mais même si j’ai beaucoup de respect pour lui et qu’on s’est beaucoup apporté mutuellement, je ne pouvais pas préparer une nouvelle olympiade dans la même configuration. J’ai donc complètement changé de staff.

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Source du contenu: www.lemonde.fr

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