Le repos de Jean-Louis Gasset n’aura pas duré un mois. Mardi 20 février, une heure après avoir acté le départ de l’Italien Gennarro Gattuso, l’Olympique de Marseille (OM) a officialisé l’arrivée de l’entraîneur de 70 ans sur son banc. Dans le message d’annonce, sur le compte X (anciennement Twitter) du club, le troisième technicien marseillais de la saison pose fièrement aux côtés du président Pablo Longoria, casquette de l’OM fixée sur la tête.
L’ancien adjoint de Laurent Blanc – de Bordeaux au Paris-Saint-Germain en passant par l’équipe de France – arrive dans les Bouches-du-Rhône après une expérience (très) récente et délicate mentalement. Vingt-sept jours plus tôt, le 24 janvier, il a été limogé – lui assure qu’il a démissionné – de son poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire en pleine Coupe d’Afrique des nations (CAN) après deux défaites et une victoire en phase de groupes. Aux portes de l’élimination et sauvés par un résultat positif du Maroc, les Eléphants avaient ensuite été confiés à son adjoint, Emerse Faé, avant de finalement remporter la compétition contre le Nigeria.
« Mon départ a ramené de l’apaisement. On se dit : “c’était lui le coupable”, et ça protège les autres. Il fallait voir la mort de près, peut-être, pour rebondir », évoquait Jean-Louis Gasset, au début du mois de février dans L’Equipe – avant la finale remportée par ses anciennes ouailles.
Lesquelles n’ont pas manqué de lui rendre hommage après avoir décroché la troisième étoile des Elephants. « Humainement, c’est comme un papy. Il est assez bienveillant, gentil et prend le temps de discuter calmement, expliquait lundi l’attaquant ivoirien Sébastien Haller, au micro de La Chaine L’Equipe. Avec lui et son staff, cela passe par pas mal de dialogue et de la relation humaine. »
Accoutumé au costume du sauveur
A Marseille, l’ancien milieu de terrain sera vite mis à contribution, puisqu’il dirigera l’équipe dès jeudi pour le match retour des barrages de Ligue Europa contre le Chakhtar Donetsk. Une rencontre déterminante pour la suite de la saison de l’OM.
Jean-Louis Gasset connaît très bien le championnat de France car il y a enchaîné les expériences. D’abord en tant qu’adjoint, dès 1985 à Montpellier, puis en tant qu’entraîneur principal, à partir de 1998, également dans le club de l’Hérault.
Après différentes piges qui l’ont mené du banc du SM Caen (saison 2000-2001) à celui de l’Espanyol de Barcelone (comme adjoint de Luis Fernandez lors de la saison 2003-2004), Jean-Louis Gasset a souvent endossé le costume du sauveur dans les clubs qu’il a entraînés.
De retour à Montpellier en 2017, il a sauvé son « club de cœur » de la relégation en prenant les rênes de l’équipe lors de la deuxième partie de la saison. Quelques mois plus tard, il a récupéré l’AS Saint-Etienne en mauvaise posture au classement, parvenant là encore à maintenir le club. La saison suivante sera une réussite puisque ses « Verts » termineront quatrièmes de la Ligue 1. Sa dernière expérience française, aux Girondins de Bordeaux en pleine pandémie, reste plus mitigée.
A Marseille, l’Héraultais sera accompagné de son adjoint de toujours, Ghislain Printant – un autre visage bien connu de la Ligue 1 – avec qui il a déjà travaillé à Montpellier, Saint-Etienne et en Côte d’Ivoire.
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Les dirigeants marseillais recherchaient en priorité un entraîneur francophone pour que la communication avec les joueurs ne soit plus un problème à gérer. Depuis mai 2019 et le départ de Rudi Garcia, cinq entraîneurs – sans compter les intérims de Nasser Larguet et Jacques Abardonado – se sont succédé sans parler français : André Villas-Boas, Jorge Sampaoli, Igor Tudor, Marcelino et Gennaro Gattuso.
Jean-Louis Gasset ne débarque pas en terres totalement inconnues car il a déjà œuvré dans le staff de l’OM une quinzaine de jours. Il était le préparateur physique de Gérard Gili lors de la saison 1994-1995 mais avait vite quitté le sud de la France pour des raisons financières. Cette année-là, après l’affaire du match arrangé avec Valenciennes, Marseille avait été rétrogradé en Division 2 et ne parvenait plus à offrir des contrats convenables à ses salariés. Une autre époque où les crises rythmaient, déjà, le quotidien de l’OM.
Source du contenu: www.lemonde.fr