Ils sont devenus les visages incontournables du tennis de table. Les frères Lebrun, jeunes prodiges du sport français, ont largement contribué à la qualification de l’équipe de France masculine pour les huitièmes de finale de la coupe du monde qui se déroule à Busan (Corée du Sud) du 16 au 25 février. Les Bleus y sont même têtes de série numéro 4, en partie grâce à leurs deux jeunes vedettes.
A 20 ans, l’aîné, Alexis, déjà double champion de France en titre, a remporté cinq médailles au niveau européen, atteint la 14e place du classement mondial, et réussi l’exploit de battre le numéro 1 mondial, Fan Zhendong.
Le cadet, Félix, 17 ans, détenteur d’un titre de champion de France en double, lauréat des jeux européens, a remporté deux titres sur le circuit international et pointe au 6e rang mondial, ce qui en fait actuellement le meilleur joueur du Vieux Continent.
Un début d’effet sur les prises de licences
La fédération française de tennis de table peut s’en frotter les mains. A moins de six mois des Jeux olympiques de Paris, les deux frères sont la nouvelle locomotive du sport à la petite balle blanche, qui avait connu une fuite de ses adhérents après la pandémie, et qui a retrouvé son niveau d’avant-crise. Et encore, les chiffres sur le nombre de licenciés sont arrêtés à la fin de la saison 2022-2023, avant les premiers titres de Félix.
Le défi de l’exposition médiatique
Alexis et Félix Lebrun sont également les nouveaux ambassadeurs du tennis de table dans les médias. De manière encore relativement marginale, néanmoins, dans la mesure où leur couverture médiatique est pour l’instant loin de rivaliser avec une compétition majeure comme les Jeux olympiques, ou un événement people, comme la partie de ping-pong entre la reine Camilla et Brigitte Macron en septembre 2023 (qui avait d’ailleurs éclipsé dans les médias l’Euro de tennis de table par équipes).
Principal défi : donner de la visibilité au tennis de table en tant que discipline sportive, alors qu’il est souvent abordé sous l’angle du loisir (par exemple comme distraction durant la crise sanitaire) ou médical (comme traitement contre Alzheimer ou Parkinson). Une gageure, quand l’essentiel des compétitions se déroule la nuit, en Asie, comme en ce moment.
Pour autant, en dehors des temps forts sportifs, le nombre de sujets sur le tennis de table augmente presque constamment : porté par les exploits des Lebrun et un petit coup de pouce royal, il était en hausse de 65 % en 2023 par rapport à 2022.
L’engouement pour les frangins a néanmoins un revers : il tend à occulter les prouesses d’autres champions prometteurs (comme Lilian Bardet, auteur à Busan d’un improbable coup dans le dos pour son tout premier point sous le maillot bleu) et surtout de championnes. Les médias parlent peu de la vétérane tricolore Jianan Yuan, première Française de l’histoire à remporter le top 16 européen en janvier dernier, ou de la jeune prodige Prithika Pavade, 19 ans, triple médaillée de bronze aux championnats d’Europe, et médaillée d’argent au tournoi d’Antalya en double mixte avec… Félix Lebrun. Aux championnats du monde, l’équipe de France féminine s’est, elle aussi, qualifiée pour les huitièmes de finale.
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