Tant que cela continuera, cela restera une surprise à laquelle il faudra s’habituer. Le Stade brestois poursuit son incroyable saison en pointant, dimanche 18 février, à la deuxième place du classement de Ligue 1, au soir de la 22e journée, après son succès sur un Olympique de Marseille (OM) à nouveau en proie à la crise (1-0).
Au stade Francis-Le Blé, le scénario du match a ajouté du sel sur les plaies de l’OM et les supporters brestois ont longuement pu chanter « Et ils sont où les Marseillais ? ». Car leur équipe a survécu à une infériorité d’une demi-heure après l’exclusion de Steve Mounié pour aller chercher la victoire en fin de rencontre grâce à Pierre Lees Melou.
Les Bretons comptent 40 points et n’ont plus personne entre eux et le Paris SG qui trône sur le championnat français avec 13 points d’avance. Pour Marseille, qui voulait se racheter d’avoir laissé par deux fois filer un avantage contre le Shakhtar Donetsk (2-2), en barrage aller de la Ligue Europa, c’est une nouvelle désillusion.
« On a touché le fond », reconnaît Gattuso
« Je crois qu’il y a bien peu de choses à dire ce soir, il faut juste assumer nos responsabilités, demander pardon aux supporters, demander pardon à ce maillot car, ce soir, ce qu’on a produit est inacceptable », a ainsi reconnu Gennaro Gattuso, l’entraîneur italien de l’OM, qui s’est qualifié de « premier responsable » du naufrage. « Je crois qu’on a touché le fond, ce soir. On est dans un tourbillon, un cercle vicieux et je crois qu’il faut s’occuper aujourd’hui de prendre le plus de points possibles pour récupérer un petit peu de sérénité », a-t-il ajouté.
Avec le pire bilan de tout le championnat à l’extérieur − 6 points pris en dix rencontres −, l’OM n’a que 30 points au compteur et voit petit à petit les places européennes s’éloigner.
« On n’est pas une vraie équipe, c’est ça que je regrette. Et à onze contre dix, on n’a pas été en mesure d’inquiéter notre adversaire. On est trop fragiles et malheureusement, à ce niveau-là, on le paye cher », a admis Gattuso dont la formation ne compte toujours qu’une seule victoire, toutes compétitions confondues, en 2024. Et encore, contre Thionville, équipe de Nationale 3, sur le score de 1-0 en Coupe de France.
Avec une équipe largement remaniée au coup d’envoi par rapport à jeudi pour gérer l’accumulation des matches − Pierre-Emerick Aubameyang a débuté sur le banc −, les Marseillais n’ont jamais semblé dangereux et terminent la rencontre avec deux petits tirs cadrés. Les meilleures opportunités auront été une tête de Chancel Mbemba (36e) trop enlevée sur un coup franc de Jonathan Clauss, un tir d’Aubameyang facilement capté par le gardien brestois Grégoire Coudert, à un quart d’heure de la fin, et un potentiel penalty non sifflé pour une intervention litigieuse de Pierre Lees-Melou sur Iliman Ndiaye autour du quart d’heure de jeu, mais cela reste famélique.
Lees-Melou buteur et homme du match
A défaut de se montrer dangereux, Marseille avait au moins longtemps réussi à garder sa cage inviolée face à l’équipe qui tire le plus au but à domicile en Ligue 1. Le gardien Ruben Blanco avait dû s’employer brillamment sur une tête renversée de Steve Mounié dès la 5e minute et dans les pieds de Mathieu Pereira Lage à la 42e. Pierre Lees-Melou avait aussi eu une fenêtre de tir à la 25e, après une perte de balle dangereuse de Jean Onana, mais le Brestois a raté le cadre, de même que Kamory Doumbia à la 29e.
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Après une nouvelle tête dangereuse de Mounié, en déséquilibre arrière, à la 55e, l’attaquant béninois a commis un geste stupide en frappant Leonardo Balerdi dans le ventre, ce qui lui a valu un carton rouge (60e).
Mais le rapport de force n’a pas basculé pour autant et après une reprise smashée qui a rebondi au-dessus de la transversale, par Pereira Lage (69e), Marseille a même craqué dans les derniers instants. Sur un nouveau ballon perdu dans une zone dangereuse, Lees-Melou, grand homme du match, s’est joliment infiltré sur la droite de la surface pour ajuster avec sang-froid Ruben Blanco entre les jambes (1-0, 87e), à la plus grande joie d’un Stade Francis-Le Blé privé de son kop en raison d’une tribune fermée à la suite d’une sanction de la Ligue.
Avec son maintien désormais en poche, Brest va peut-être s’autoriser à rêver d’une qualification européenne qui serait la première de son histoire et, sur le jeu développé depuis des mois, largement méritée.
Monaco chute contre Toulouse
Car derrière les Bretons, il y a eu du grabuge. Après la défaite de Nice vendredi contre Lyon (1-0), un autre poursuivant, Monaco est tombé dimanche. Le club du Rocher, qui recule à la cinquième place, s’est incliné à domicile face à Toulouse (2-1) plutôt préoccupé par la lutte pour le maintien.
Si Monaco était le tube de l’été, Rennes est le tube de l’hiver. Les Bretons ont enchaîné une sixième victoire d’affilée en dominant la lanterne rouge Clermont (3-1), grâce à un doublé de leur milieu de terrain Martin Terrier, en pleine forme, et un but de Warmed Omari.
Lorient aussi poursuit une belle remontée. Les Merlus sont allés battre Strasbourg à la Meinau en début d’après-midi (3-1), notamment sur un doublé de leur recrue Mohamed Bamba. Ils sont quinzièmes et quittent la place de barragiste, occupée par Nantes.
Pour sa part, Lens a ralenti après trois victoires d’affilée en L1, concédant le nul 1-1 sur la pelouse de Reims. Par Wesley Saïd, les hommes de Franck Haise sont immédiatement revenus au score après le but d’Oumar Diakhité en fin de première période. Mais ils n’ont pas pu faire pencher le match en leur faveur lors d’une seconde période très équilibrée. Les Sang et Or restent sixièmes. De son côté Montpellier a étrillé Metz (3-0), laissant les Lorrains (17 points) en quasi tête à tête avec Clermont (16 points) dans les tréfonds du classement.
Source du contenu: www.lemonde.fr