Comme si de rien n’était, le Paris Saint-Germain s’est imposé à Nantes (2-0), samedi 17 février, lors de la 22e journée de Ligue 1, grâce notamment à un penalty de Kylian Mbappé, quelques jours après que les médias ont révélé que l’attaquant français avait annoncé aux dirigeants du PSG son intention de quitter le club en fin de saison.
Il n’y a pas eu de polémique ou de psychodrame pour le « match d’après » cette annonce tonitruante − même si le départ de Mbappé n’a pour l’instant été officialisé par aucune partie − alors que le numéro 7 du PSG a commencé la rencontre sur le banc.
La décision de l’entraîneur parisien Luis Enrique de ne pas aligner d’entrée son meilleur buteur a nourri toutes les spéculations : préservation physique alors que le PSG trône tranquillement en tête de la Ligue 1 − et plus que jamais après ce succès qui permet au PSG de compter 14 points d’avance sur le dauphin Nice −, ou message envoyé à Mbappé que « l’équipe prime sur toute individualité », comme l’avait signifié en conférence de presse le technicien espagnol ?
« Aucun problème » avec Mbappé, pour Luis Enrique
Luis Enrique, qui s’est refusé cette semaine tout commentaire à ce propos tant qu’aucune officialisation n’était faite de part et d’autre, s’est employé à assurer qu’il n’y avait aucune friture sur la ligne entre le joueur et le staff qu’il dirige. « Avec Mbappé, ça va très bien, il n’y a aucun problème », a-t-il dit au micro de Canal+. « Après un match de Ligue des champions compliqué, on a tenté de changer l’équipe, certains ont eu l’opportunité d’avoir plus de minutes », a ajouté l’entraineur qui avait en effet décidé de mettre d’autres titulaires parmi les remplaçants, dont Dembélé et Hakimi.
Si l’on excepte la première journée de Ligue 1, lors de laquelle la star avait été écartée pour ne pas avoir voulu prolonger son contrat au-delà de juin 2024, ce n’était que la troisième fois de la saison que Mbappé était remplaçant. La deuxième fois d’affilée même, puisque le 10 février dernier, lors de la 21e journée, il avait regardé l’intégralité de la victoire des siens face à Lille depuis le banc. Mais il s’agissait là de le ménager avant le crucial huitième de finale aller de Ligue des champions, remporté (2-0) mercredi face à la Real Sociedad.
Finalement entré en jeu à la 62e minute samedi à Nantes, l’attaquant français a provoqué et transformé un penalty quinze minutes plus tard, son 21e but en Ligue 1 cette saison, affichant un large sourire et partageant sa joie avec ses coéquipiers, alors qu’il avait semblé renfrogné à son arrivée au stade. Insatiable, Mbappé a inscrit au moins un but lors des sept derniers déplacements en championnat du club parisien.
Le PSG menait alors 2-0 mais avait eu du mal à concrétiser leur large domination sur des Nantais valeureux et en manque de réalisme face à un Gianluigi Donnarumma concentré et irréprochable dans les cages parisiennes.
Défensivement, les Canaris ont longtemps réduit Paris à un jeu extrêmement stérile où de longues séquences autour de la surface adverse se terminaient par des ballons généralement peu dangereux. Un centre enroulé de Bradley Barcola, sur lequel le gardien nantais, Remy Descamps, avait dû se détendre sur sa gauche (10e) et un ballon en cloche, sur le corner qui avait suivi, qui avait rebondi sur le haut de la barre, avaient été les seules alertes un peu sérieuses du premier acte, côté parisien.
Vers un douzième titre de champion de France
A l’inverse, Paris avait bien failli se faire punir à plusieurs reprises juste avant la pause. Lucas Hernandez avait ainsi dû se jeter dans les pieds de Douglas Augusto, aux six mètres, sur un très joli service de Jean-Charles Castelleto (45e). Quelques secondes plus tard, à la suite d’une mésentente avec Danilo, Donnarumma, du bout du pied, avait empêché Mostafa Mohamed de marquer, avant que Marquinhos, sur la ligne, ne détourne la reprise de Nicolas Cozza (45+1).
Au retour des vestiaires, Nicolas Pallois, énorme en défense à 36 ans, a frappé de plus de 35 mètres, forçant Donnarumma à claquer le ballon au-dessus de sa transversale (54e) et le portier italien a encore été décisif à la 70e minute devant Mohamed, et à la 80e, en déviant une reprise de Chirivella, de près, sur son poteau.
Auparavant, alors que Mbappé avait terminé son échauffement et s’apprêtait à entrer sur le terrain, c’est une frappe a priori anodine du défenseur parisien Lucas Hernandez, déviée par Moussa Sissoko, qui a trompé Descamps (0-1, 60e) pour briser la muraille jaune.
Newsletter
« Paris 2024 »
« Le Monde » décrypte l’actualité et les enjeux des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
S’inscrire
L’entrée en jeu du duo Mbappé-Ousmane Dembélé a redynamisé l’attaque parisienne et permis au club d’aller décrocher une seizième victoire en vingt-deux matchs de championnat. Sans forcément se montrer brillant, Paris s’est rapproché un peu plus d’un douzième titre de champion de France, après quoi Kylian Mbappé pourra s’envoler vers d’autres cieux avec le sentiment du devoir accompli. Au niveau national en tout cas.
Source du contenu: www.lemonde.fr