Ligue des nations : l’équipe de France féminine veut montrer qu’elle sait gagner, avant les Jeux de Paris

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Il y a un mois, Hervé Renard a failli partir en pige à la tête de la sélection masculine de Côte d’Ivoire lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Mais la Fédération française de football (FFF) a écarté cette possibilité. C’est que l’entraîneur des Bleues a un programme chargé. Vendredi 23 février, à Décines-Charpieu (Rhône), ses troupes se confrontent à leur premier grand rendez-vous depuis leur élimination en quart de finale de la Coupe du monde, en Australie, à l’été 2023 : la demi-finale de la Ligue des nations contre l’Allemagne, à 21 heures. L’équipe victorieuse disputera le titre le 28 février face à l’Espagne, championne du monde, et les Pays-Bas, opposées dans l’autre rencontre.

Une qualification offrirait aux Bleues la chance de disputer une première finale continentale… et, forcément, une possibilité de remporter un premier trophée international majeur à l’issue de cette première édition de la compétition, qui existe pour les hommes depuis 2018. Elle permettrait, aussi, aux Tricolores de tourner définitivement la page de l’épisode rocambolesque de la CAN, qui a créé quelques remous au sein du football au féminin.

Lors de l’annonce de sa liste, le 14 février, Hervé Renard s’était expliqué franchement sur ses envies de rejoindre – temporairement – les Elephants. « J’ai été contacté, il ne faut pas inverser les rôles, a-t-il rappelé. J’ai réfléchi. J’ai vécu une aventure exceptionnelle avec cette équipe, en 2015. Les challenges font partie de ma carrière qui est un peu chaotique et différente de celles de beaucoup d’autres. »

Aucun accord n’a été trouvé entre la FFF et son homologue ivoirienne. Le coach, déjà double champion d’Afrique – en 2012 avec la Zambie et en 2015 avec la Côte d’Ivoire – n’a pas eu l’opportunité de faire la passe de trois. M. Renard assume ses choix, mettant l’accent sur la clarté de ses intentions : « Je ne pense pas avoir offensé qui que ce soit. Ma priorité était d’absolument continuer avec cette équipe féminine, si on acceptait que je puisse faire les deux, a-t-il expliqué. Si je devais prendre à nouveau cette décision aujourd’hui, je prendrais exactement la même, que ça plaise ou non. » Son seul objectif est de mener ses joueuses au succès : « L’objectif, c’est d’atteindre une première finale continentale, et c’est le seul ! »

« Cela pourrait envoyer une très grande détonation »

L’Allemagne avait éliminé la France en demi-finale de l’Euro 2022 en Angleterre (2-1), mais elle reste sur une cuisante et inattendue élimination au premier tour du Mondial 2023. La tâche semble donc à la portée de la capitaine, Eugénie Le Sommer, et ses coéquipières. La joueuse de l’Olympique lyonnais (OL), meilleure buteuse de l’histoire de la sélection, portera le brassard en remplacement de sa partenaire de club, Wendie Renard, absente quelques mois pour blessure. Les Tricolores peuvent, en revanche, compter sur le retour de deux de leurs meilleures attaquantes : Delphine Cascarino, longuement blessée, et Marie-Antoinette Katoto.

Les Bleues pourront aussi compter sur le soutien du public, avec six représentantes de l’OL sélectionnées dans le groupe. Une affluence dans la fourchette très haute est attendue ce vendredi. Un record pourrait même être battu au Groupama Stadium. Le précédent date de décembre 2023, à Rennes, avec 26 453 spectateurs lors d’un succès (3-0) contre l’Autriche, déjà en Ligue des nations.

La gardienne Pauline Peyraud-Magnin, qui a retrouvé une place de titulaire au détriment de Constance Picaud, souvent remplaçante au Paris Saint-Germain (PSG), croit en l’effet levier d’un succès dans le tournoi. « Cela pourrait envoyer une très grande détonation, un message pour dire que la France est prête à gagner de grandes compétitions », estimait-elle auprès de l’Agence France-Presse.

Les Françaises ont aussi déjà – un peu – les yeux tournés vers le tournoi olympique, qui se jouera à domicile cet été. « La symbolique des JO à venir est incroyable. Ce sera mes premiers, chez moi, avec une finale dans mon Parc des Princes, faisait valoir à L’Equipe la vice-capitaine des Bleues et joueuse du PSG, Grace Geyoro. Mais le but n’est pas juste de participer, on veut aller chercher cette médaille d’or. » Et quoi de mieux que de gagner une première fois, pour ne plus jamais s’en faire une montagne.

Source du contenu: www.lemonde.fr

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