Cédric Doumbè était de retour à l’Accord Arena, vendredi 17 mai, deux mois après sa triste défaite contre Baki. Il n’a pas manqué l’occasion de se racheter et remettre une partie du public dans sa poche.
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Sous quelques gouttes de pluie, à l’entrée de l’Accor Arena, alors que le tout premier combat commence à l’intérieur, Marcel, 22 ans, patiente avec ses deux amis avant d’entrer. Il était déjà venu pour assister au combat entre Cédric Doumbè et Baki en mars dernier, un évènement que le Franco-camerounais a « gâché », selon lui. Alors, ce vendredi, « c’est sa dernière chance, soit il met son KO soit plus personne ne parle de lui » juge le jeune homme.
Croisé un peu plus loin, Kévin, 27 ans, survêtement de l’UFC sur les épaules, avait également payé son billet pour voir le tant attendu « Baki-Doumbè ». « Ca m’a déçu qu’il arrête pour une écharde, en sachant qu’il y a des combattants qui se fracturent des os. Là, une épine quoi…», souffle-t-il.
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Une soirée dans laquelle il n’avait pas le droit à l’erreur. Voilà ce qu’avait à affronter Cédric Doumbè. Deux mois après l’écharde de la discorde, il était déjà de retour dans une cage de MMA, à l’occasion de la venue du Bellator, organisation sœur du PFL, à Bercy. Pour l’occasion, l’Accor Arena s’était parée d’un bel habit, comme les organisations de combat américaines savent les confectionner.
Avec tout ce que je fais pour le MMA, voilà comment on me remercie ?
Chez une partie des détenteurs de billet, l’excitation de la soirée se mêlait au ressentiment. Un arrière-goût de « tout ça pour ça » qu’ils conservaient sous la langue depuis mars. « Beaucoup de spectateurs sont venus le voir perdre », pouvait-on entendre ici, « Il va tellement se faire huer… tu vas voir ! », jugeaient d’autres.
La salle les a fait mentir. Quand bien même elle n’était pas tout à fait comble. La faute à un « The Best » plus discret sur ses réseaux sociaux, donc moins vendeur, accompagné d’une « hype » redescendue d’un cran. Ce que l’intéressé a expliqué en conférence de presse à chaud après son combat : « Je n’ai pas fait de communication parce que j’étais déçu et énervé envers tout le monde. Avec tout ce que je fais pour le MMA, voilà comment on me remercie ? Du coup, j’ai boudé », faisant référence au mélange de moqueries, de haine et d’insultes reçues après sa seule et unique défaite dans ce sport.
Reste que les nombreux concours sur Instagram et X pour remporter des places et l’écran géant de très haute qualité qui occupait environ 10 % de l’espace spectateurs à lui tout seul n’ont pas suffi à donner un occupant à chaque fauteuil. Et pourtant, à la manière de Kylian Mbappé, d’abord légèrement sifflé puis finalement acclamé par le Parc des Princes pour son dernier match, la salle s’est très vite rappelée qu’elle est venue voir un homme avant tout. En témoignent les quelques sièges abandonnés après la victoire du Franco-camerounais.
Ce dernier a tout de même bénéficié d’un petit coup de pouce du speaker de la soirée, qui méritera une petite augmentation de la part de ses patrons. Histoire de chauffer les forces en présence, entre chaque combat, il a scandé le prénom de la star, attendant son nom de famille de la part du public en retour, comme si l’homme de 31 ans venait d’inscrire un triplé à domicile.
« Jaleel t’es mort ! » Et Jaleel fut vaincu
« La majorité ne sont pas des connaisseurs, ce sont des mecs qui ont vu Doumbè… et ils sont venus à l’évènement sans connaître », avait lâché, un peu acerbe, Marcel, avant d’entrer dans la salle un peu plus tôt dans la soirée. Difficile de lui donner tort ; contrairement au public de l’UFC qui a l’œil acéré pour acclamer les combattants qui font montre de techniques complexes, ce vendredi, l’Accor Arena a avant tout vibré pour les combattants Français.
Après quelques victoires tricolores et quelques déceptions, il était l’heure. « C’est qui le prochain, c’est Cédric ? » se réjouissaient certains dans la zone presse. Armé d’un aspirateur, et donc de pas mal d’autodérision, Doumbè faisait son entrée, s’assurant de dégager le passage de toute épine. Non sans avoir fait s’époumoner ses fans avant d’entrer dans la cage : « Jaleel ?! T’es mort !». Et Jaleel fut vaincu.
Et avec la manière, un arrêt du combat par l’arbitre au premier round, ce dernier ayant considéré que Willis n’était plus en mesure de se défendre sous les coups de son adversaire. Le tout, après que le showman natif de Douala a fait montre de quelques qualités au sol et d’esquives aussi habiles que divertissantes, sous les yeux d’un Victor Wembanyama au premier rang, visiblement ravi, presque hilare. « C’est une dinguerie », pouvait-on lire sur les lèvres du géant français.
À 31 ans, trop tard pour Doumbè pour espérer recevoir le prix de Rookie de l’année. En revanche, il a tout le temps devant lui pour passer en revue ses concurrents chez les poids welter du Bellator et du PFL. À commencer par Anthony Pettis, légende de ce sport, venu le défier directement dans la cage à la fin du combat. Rendez-vous en décembre, se sont lancés les deux hommes. Un pacte scellé par un « Pettis t’es mort ! » hurlé par la salle, galvanisée par le spectacle. S’il ne fête pas Noël, Doumbè pourrait se faire un beau cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année en se payant un sacré nom.
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