Economies sur la masse salariale, coupes budgétaires concernant les achats ou les déplacements, réduction des surfaces de bureaux… Le ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave, a commencé à détailler, lundi 19 février, la façon dont le gouvernement entend parvenir à économiser sur le budget des différents ministères dans le cadre d’un plan d’économies à hauteur de 10 milliards d’euros, annoncé dimanche par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Cette mise au régime de l’Etat, afin de parvenir à l’objectif d’un déficit public à 4,4 % du produit intérieur brut (PIB), ne concernera pas seulement les dépenses de fonctionnement, mais passera aussi par le gel de certains crédits dévolus aux politiques publiques. Le ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), comme tous les autres, n’y échappera pas. Même si 2024 est synonyme d’année olympique.
Dans l’entourage d’Amélie Oudéa-Castéra, on dit avoir commencé à regarder quelles propositions peuvent être faites à Bercy, mais on reconnaît d’ores et déjà que celles-ci porteront pour une part sur des crédits d’intervention destinés à des politiques publiques de promotion du sport.
Avec toutefois une ligne rouge : pas question, a priori, de toucher aux financements de la préparation des Jeux (les crédits versés à la Société de livraison des ouvrages olympiques, l’achat de billets…), y compris à ceux de son volet sportif (le programme « Gagner en France » qui doit placer les sportifs du pays dans les meilleures conditions, les primes pour les médaillés…).
Différer certains versements ?
Le ministère, qui espère pouvoir ne pas trop rogner sur ce qu’il a investi en faveur de la pratique sportive en cette année olympique à travers différents programmes, pourrait jouer sur le rythme de décaissement de certains crédits. C’est-à-dire reporter des versements à 2025.
Cela pourrait par exemple être le cas pour le plan « Génération 2024 », prolongement du plan de création-rénovation d’équipements sportifs lancé en 2021, qui doit bénéficier d’une enveloppe de 100 millions d’euros par an pendant trois ans (après 200 millions d’euros au total en 2021 et 2022). Toutefois, ce n’est pour le moment pas une piste que le ministère souhaite retenir.
Quelle sera l’ampleur des économies pour un ministère dont le budget pour 2024 était prévu à 1,02 milliard d’euros, dont 889 millions pour la politique publique du sport et 134 millions pour la contribution à la préparation des Jeux ? Cela devrait se chiffrer en dizaines de millions d’euros. « Tous les ministères contribueront à hauteur de ce qu’ils représentent dans le budget national », a précisé Bruno Le Maire. Le ministère des sports et des JOP représente 0,18 % du budget de l’Etat.
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