Vendée Globe 2024 : au Cap Leeuwin, Charlie Dalin toujours en tête, mais un peu ralenti

Share

Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) basculera-t-il en tête en sortant de l’océan Indien pour entrer dans l’océan Pacifique, après le passage de la Tasmanie, d’ici à quelques jours, dans la 10e édition du Vendée Globe ? Sous l’influence d’une vaste zone de haute pression en provenance du nord-ouest, à l’heure de doubler le Cap Leeuwin (sud-ouest de l’Australie), lundi 9 décembre, le skippeur normand de 40 ans marquait légèrement le pas.

Leader depuis une semaine de cette course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, partie il y a un mois des Sables-d’olonne (Vendée), il semblait avoir fait le break, à la faveur d’une route très sud, ces derniers jours, avec plus de 200 milles d’avance sur son premier poursuivant. Mais il voit désormais fondre un peu son avance.

En dépit d’une avarie majeure de foil tribord [appendice latéral droit permettant de sustenter son monocoque pour le faire voler sur l’eau] subie ce week-end, son poursuivant immédiat, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) se trouvait en effet à 165 milles de Charlie Dalin au pointage de 11 heures, lundi. Soit quelque 70 milles de moins que la veille au soir.

Le skippeur vendéen de 34 ans dormait avec ses bouchons d’oreilles lorsque son bateau s’est brutalement couché sur l’eau. « J’ai très vite perçu aux sensations que quelque chose clochait, le bateau ne répondait plus de la même manière. Le foil était cassé au niveau du coude, donc la partie la plus courbée du foil », a-t-il expliqué dans un communiqué.

« Encore de très belles surprises »

Echaudé par un abandon sur avarie à l’entrée de l’océan Indien pour sa première participation, en 2020-2021, Sébastien Simon avait pourtant ralenti la cadence pour préserver sa monture de conditions de mer dantesques. Selon lui, l’incident s’est produit « pile-poil au moment où [il a] voulu commencer à faire redémarrer le bateau pour reprendre un peu de vitesse, car les conditions de mer commençaient à le permettre ».

« Heureusement on a fait la plus grande partie du tour du monde en bâbord amure [bateau recevant le vent par la gauche] et la remontée de l’Atlantique est en tribord. Il me reste bien l’autre foil qui est intact. Cela veut dire que sur bâbord amure je vais perdre aux alentours de 30 % de vitesse, ce qui n’est pas rien, mais le tribord est préservé », a-t-il positivé, déterminé à poursuivre l’aventure à cloche-pied.

« C’est vraiment très dur à encaisser mais la course n’est pas finie, je vais aller au bout. J’arrive à contenir l’avance que j’ai sur le reste de la flotte pour le moment et je suis sûr que le tour du monde nous réserve encore de très belles surprises. Cela fait partie du jeu, c’est un sport mécanique. Maintenant il s’agit de rester concentré et de se faire plaisir », a-t-il conclu.

Derrière, Yoann Richomme (Paprec Arkéa) et Thomas Ruyant (Vulnerable), respectivement 3e et 4e, à 355 milles (650 km) et 480 milles (près de 900 km) de Charlie Dalin, sont également en mode chasse. Tôt lundi matin, Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) a partagé l’ambiance plus que sportive qui règne à son bord, dans une vidéo : « Cela bourrine fort, 36 nœuds de moyenne [plus de 65 km/h], parce que je mets un peu de charbon et j’essaie de me glisser vers le sud pour éviter des empannages [virements de bord]. Un peu fatigué par la veille, mais c’est normal. Cela devrait se calmer d’ici une douzaine d’heures pour retrouver un 20-25 nœuds dans tout le sud de l’Australie ».

Succession de violentes dépressions

Figurant parmi les favoris, Jérémie Beyou (Charal), 3e de l’édition 2016-2017 et qui participe à son cinquième Vendée Globe, a également confié sa hâte d’en finir avec l’océan Indien. « Les conditions n’ont pas été faciles depuis une dizaine de jours, le fait de contourner cette grosse dépression [toute la semaine dernière] a complètement changé ma course, cela m’a complètement mis en dehors de la bataille de devant dans laquelle j’étais », a-t-il regretté lors d’une vacation audio avec l’organisation de course.

Newsletter

« Sport »

Enquêtes, reportages, analyses : l’actualité du sport dans votre boîte e-mail chaque samedi

S’inscrire

« L’objectif pour les prochains jours, ce serait que cela change un peu… Je crois dans le fait qu’à un moment cela va tourner, qu’il va y avoir une opportunité de revenir, faudra que je la saisisse ! », a ajouté celui qui pointait à moins de 100 milles du leader lors du franchissement du cap de Bonne Espérance, fin novembre.

Derrière, les solitaires continuent d’essuyer une succession de violentes dépressions. L’amateur Antoine Cornic (Human immobilier), 44 ans et 31e sur un bateau à dérives droites d’ancienne génération, a été victime, dimanche, d’une avarie de voile. Il a évoqué des rafales à 75 nœuds (près de 140 km/h).

Sur les 40 monocoques engagés (25 foileurs et 15 bateaux à dérives droites), seuls 38 restent en course après les abandons de Maxime Sorel (V and B- Monbana-Mayenne), le 15 novembre, et de Louis Burton (Bureau Vallée), le 5 décembre.

Lundi 9 décembre, le skipper chinois Jingkun Xu (Team Haikou), 37e, devait entrer à son tour dans l’océan Indien, ne laissant plus qu’un dernier concurrent dans l’Atlantique sud après trente jours de course : le Hongrois Szabolcs Weöres (New Europe).

Réutiliser ce contenu

Source du contenu: www.lemonde.fr

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles