La pression était devenue insoutenable. Confronté à des révélations quotidiennes sur ses rapports sexuels tarifés avec plusieurs femmes, Matt Gaetz a renoncé, jeudi 21 novembre, à être le candidat de Donald Trump pour le poste clé de ministre de la justice.
En ce même jour, afin de ne pas subir les événements, le président élu a annoncé l’identité de sa remplaçante : l’ancienne procureure de Floride, Pam Bondi. Contrairement à Matt Gaetz, celle-ci dispose d’une vraie expérience dans le domaine judiciaire. Sa loyauté à Donald Trump ne fait aucun doute, et de longue date. Aujourd’hui membre du cercle de réflexion conservateur America First Policy Institute, Pam Bondi, 59 ans, a fait partie de son équipe de juristes à la Maison Blanche, notamment pendant la première procédure de destitution infructueuse contre lui, en 2020. Si elle était confirmée par le Sénat, Pam Bondi formerait au ministère avec son adjoint désigné, Todd Blanche, avocat de Donald Trump, un duo qualifié d’un point de vue juridique et déterminé à servir le président élu.
Celui-ci vient néanmoins d’essuyer un premier revers politique sérieux avec Matt Gaetz, alors qu’il tente d’imposer plusieurs candidats très contestés, à la fois pour des raisons d’incompétence, de risque pour la sécurité nationale et de scandales sexuels. La pression médiatique et le raidissement en coulisses de sénateurs républicains, chargés de confirmer ces candidats, ont eu raison des rêves de promotion de Matt Gaetz.
L’élu de Floride, qui aspire par ailleurs à succéder à Ron DeSantis comme gouverneur de Floride, a annoncé son retrait à la mi-journée dans un message publié sur le réseau social X. « Malgré une forte dynamique, il est clair que la confirmation de ma nomination était injustement en train de devenir une diversion par rapport à la tâche cruciale de l’équipe de transition Trump-Vance », écrivait Matt Gaetz.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a salué ce retrait, prétendant ainsi n’y avoir joué aucun rôle. « Il s’en tirait très bien, mais en même temps, il ne voulait pas être une distraction pour l’administration, qu’il respecte beaucoup, écrit le président élu. Matt a un avenir merveilleux, et j’attends de voir avec impatience toutes les grandes choses qu’il fera ! »
Pari le plus risqué dans un casting bigarré
Dans l’esprit de Donald Trump, Matt Gaetz, provocateur vedette du milieu MAGA (« Make America Great Again »), devait être son cavalier noir au département de la justice, chargé de son entreprise vengeresse contre ceux qui l’avaient tourmenté.
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