Reportage France – À Nanterre, les collégiens utilisent le cinéma pour sensibiliser leurs camarades

Share

Impliquer des collégiens sur les grands sujets de société qui les concernent comme les addictions, le harcèlement ou encore la discrimination, c’est ce qu’a souhaité faire l’association le Gao de Nanterre. En réalisant quatre petits films écrits, tournés et montés par les collégiens. Quatre films réalistes sur leur quotidien et les problèmes qu’ils peuvent rencontrer tous les jours. Ils ont été projetés au théâtre des Amandiers à Nanterre cet été. Camille Hurcy a assisté à la projection.   

Dans le hall du théâtre des Amandiers, à Nanterre, dans la banlieue parisienne, les 16 collégiens se préparent. Dans quelques minutes, les quatre courts métrages qu’ils ont réalisés vont être projetés sur l’écran géant installé pour l’occasion. « On est parti du constat, en équipe, que l’on voulait sensibiliser les jeunes, mais aussi les voir à l’action », explique Fretas, l’un des éducateurs spécialisés de l’association Le Gao du Petit Nanterre qui est à l’initiative de ces spots de sensibilisation.

Les collégiens, qui ont été mobilisés pendant deux semaines en avril, « sont venus librement faire le projet sur leurs heures de vacances, explique Laurence Moreau, éducatrice spécialisée. C’est quelque chose de très positif pour nous, voir un peu comment l’action de ces jeunes peut être positive à l’échelle d’un quartier », se réjouit-elle.

Ces longues heures de tournage ont permis aux collégiens de s’investir dans un projet pédagogique de longue haleine, mais pas seulement. « Cela a permis aussi pour nous, éducateurs, de voir le potentiel de ces jeunes et de faire en sorte qu’ils puissent découvrir le monde du cinéma, se félicite Laurence Moreau. Parce qu’ils ont fait plein de choses ! Ce film, c’est vraiment quelque chose qui leur appartient. »

Chacun a en effet été mis à contribution. « À un moment donné, j’ai filmé pendant que deux acteurs marchaient. J’étais dans le coffre d’une voiture en train de filmer tandis que la voiture roulait », raconte ainsi Ibrahim, 15 ans. À côté de lui, son camarade Sofiane explique rêver depuis toujours de devenir acteur, mais ce n’est pas la seule chose qu’il tire de son expérience autour des conduites à risque : « Moi, ce qui m’a beaucoup choqué, ce sont les dangerosités des puffs [cigarettes électroniques à la mode chez les collégiens, ndlr]. C’est un sujet qui touche beaucoup mon entourage, surtout mes amis. Je me suis dit que, si personne n’y allait, il fallait que moi, j’aille à la pêche aux informations pour ensuite aller les voir. Maintenant, je leur dis que ce n’est pas bien ! ».

Une étole orange autour du cou, Jenny Khalid prend la parole après la diffusion du film consacré au cyberharcèlement, un sujet douloureux pour la mère d’Alisha, jeune victime de harcèlement, frappée et jetée dans la Seine, à Argenteuil, en 2021. « Ma fille, je le dis chaque fois, n’est pas partie pour rien. Cela peut arriver à tout le monde. Moi, je suis là pour délivrer ce message, je voudrais que cela s’arrête », explique-t-elle à l’auditoire. En mémoire de sa fille et pour faire de la prévention, Jenny Khalid vient de créer l’association Alisha Forever. Selon le ministère de l’Éducation nationale, le harcèlement scolaire est responsable de la mort d’environ deux élèves chaque mois.

À lire aussiÀ Nanterre, la prévention de la violence passe par des clips réalisés par les jeunes

Source du contenu: www.rfi.fr

Dernières nouvelles

Dernières nouvelles